Exile


Une lente métamorphose s'achève, en ce matin qui viendra remettre tout les comptes à zéro. Le temps s'arrêtera bientôt sur une heure morte qu'aucune aiguille ne pourra pointer.

Il neige sur la ville.

Dans les immeubles éteints, on se réveille pour la dernière fois, d'un sommeil proche de la mort.

Tellement proche.

Ceux qui ont accès à une fenêtre fixent l'averse imprévue. Les autres l'imaginent, et dans ces visions elle est vivante. Elle respire.

Plus vivante qu'eux.

Leur transformation est presque terminée. À l'aube de la vingt-cinquième heure, tout les coeurs deviendront artificiels.

Il neige sur la ville, et dans les rues, une armée d'enfants est en branle. L'ultime berceuse. Leur marche est inéluctable, leur jugement sans appel.

Ils viennent arrêter toutes les horloges de la métropole.

Partout, on fait le point. On creuse...on justifie. On nie. Qui sera sauvé? Sur qui les enfants poseront-ils leurs mains?

Sur qui poseront-ils leurs griffes?

Sans importance. Le grand changement est déjà completé. Un long voyage commence pour ceux qui sont devenus des machines. Les enfants sont partis avec leurs coeurs encore battants, ne laissant à la place que de vulgaires imitations.

Les âmes mécaniques se mettent en route. Il a toujours neigé dans leur ville, mais peut-être que l'endroit ou se cachent leurs coeurs sera plus clément.

Pourront-ils redevenir humains, en acceptant le poids de leur croix de métal?



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