Commandant Bartleby

Je me réveille enfin! Accompagné dans ma renaissance par une douce mélodie, celle du silence. Régnant en maître sur ma personne, seul capitaine et matelot, seul chef d'orchestre. Très étrange, la capacité de réguler soi-même les activités d'un corps et d'un esprit en entier. C'est un peu comme de se rendre compte que l'on respire. Pendant quelques secondes, ladite réalisation nous rend responsable du mécanisme et puis, aussi soudainement et sans que l'on s'en aperçoive cette fois, le subconscient reprend son travail. En coulisses, subtilement. Mais plus maintenant. Chacune de mes respirations est consciente, chacune des cellules de mon organisme obéit à des instructions calculées. J'étais au bord de l'épuisement il y a quelques minutes, et je le suis toujours, mais mes yeux de tentent plus de se fermer contre ma volonté. Ils ne le feront plus, tant et aussi longtemps que je ne le désirerai pas. Je pourrais mourir de fatigue, m'écrouler sans vie sur le sol avant de fermer les yeux! Cela pourrait m'arriver, si je ne suis pas prudent. Le nombre de processus à gérer est étourdissant. Un autre que moi aurait trépassé ne serait-ce qu'en se retrouvant égaré dans sa propre fabrique mentale. Je dois mettre un peu d'ordre dans la mienne à présent. Catégoriser, répertorier et isoler les comportements importants. Identifier et éliminer ceux qui gaspillent mon énergie. Penser est difficile avec le désordre qui habite mes nouveaux quartiers, mais une fois que j'aurai tout mis en place je pourrai continuer ma longue marche vers...

Vers...

...peu importe ce qui se trouve à l'endroit où je vais, infiniment loin. Je suis le seul qui puisse s'y rendre.

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